Résidences de tourisme : le groupe montpelliérain Appart’City face à la grogne
Très touché par la crise sanitaire, le groupe montpelliérain, placé en sauvegarde judiciaire, ne verse plus aucun loyer depuis plus d’un an. Les propriétaires des logements se disent piégés.
“Psychologiquement, c’est usant. On a l’impression d’être pris pour des pigeons et d’être prisonniers d’un traquenard. Ils nous avaient promis une rentabilité de 5 % et à l’arrivée, ça nous coûte plus que ça ne rapporte.” Propriétaire à Montpellier d’un appartement dans la résidence Eureka du groupe Appart’City, Chantal Roux, 55 ans, avoue son désarroi. Comme des dizaines de milliers de… l’article en entier.
Mme Edith Audibert attire l’attention de M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, sur la situation catastrophique des propriétaires bailleurs de résidences de tourisme et de résidences gérées.
En effet, depuis le début des mesures de confinement liées à la crise sanitaire du covid-19, les exploitants-gestionnaires de ces deux catégories de résidences ont décidé unilatéralement de faire supporter financièrement cette situation difficile aux propriétaires bailleurs. Sans aucune négociation, profitant de la crise, les gestionnaires ont arrêté le paiement des loyers ou se sont auto-facturés des avoirs financiers sur le compte des bailleurs propriétaires. Cette situation est d’autant plus incompréhensible que ces mêmes gestionnaires ont profité largement des aides financières massives accordées par l’État tels les prêts garantis (PGE), le chômage partiel, les reports ou les abandons de charges sociales pour surmonter le cap difficile de la crise sanitaire.
Se plaçant en position de force, ces gestionnaires ne produisent aucun document attestant de leurs situations financières dégradées ou de leurs difficultés de trésorerie susceptibles d’excuser les défauts de paiement des loyers aux propriétaires bailleurs. C’est pourquoi elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures urgentes qu’il entend prendre afin de clarifier les relations contractuelles entre exploitants et propriétaires bailleurs de résidences de tourisme et de résidences gérées et les modifications législatives et réglementaires susceptibles d’être prises afin de rééquilibrer les rapports entre les deux parties.
Les propriétaires des logements Appart’City ne sont plus payés depuis le mois de mars et ce n’est pas la première fois. Certains sont en difficulté et la résidence reste fermée cette été.
Ce devait être un complément pour la retraite. Un investissement productif. Résultat, cette propriétaire d’un appartement dans la résidence hôtelière Appart’City à Angoulême en bas de l’avenue de Cognac, qui préfère garder l’anonymat par pudeur, se retrouve « dans une impasse financière. Mon endettement est bien supérieur à la norme admissible ». Ils sont une centaine de particuliers à avoir acheté il y a 10 ans des appartements dans cette résidence hôtelière. Un investissement qui permet de se constituer un patrimoine immobilier tout en défiscalisant pendant une dizaine d’années. Et qui fonctionnait plutôt bien au début. Chaque mois. les particuliers percevaient un loyer qui leur était versé par Appart’City qui en avait la gestion. « C’est un rendement à 5 ou 6 % très correct… quand ils payent ». accorde Salmi Lachgar. président du conseil syndical et de l’association des copropriétaires, résident à Magnac-sur-Touvre. Mais voila. Appart’City ne paie plus de loyer depuis que la France a été confinée en mars dernier. Ni à Angoulême, ni dans les autres villes où la résidence hôtelière est implantée. Richard Duhoux. qui sera à la retraite dans cinq mois, ne tiendra pas bien longtemps à ce rytme. Cet agent de maîtrise dans le transport urbain à Montbauge. mais propriétaire à Angoulême. doit assumer seul les 800 euros de remboursement de prêt, alors qu’il ne perçoit plus ses 400€ de loyer depuis quatre mois.
Un précédent avec « la crise de 2016 »
Ce n’est pas la première fois qu’Appart’City ne paie plus. Les propriétaires angoumoisins ont encore en mémoire « la première crise de 2016 ». Appart’City, en difficultés financières. avait cessé de payer les loyers pendant un an. À force de négociation et de démarches. les propriétaires avaient fini par récupérer les sommes dues. après avoir accepté de baisser les loyers de 5 % pendant deux ans. Cette fois. la résidence hôtelière « nous demande de faire une croix sur six à huit mois de loyer. en échange de rien! ». Une proposition inacceptable pour les propriétaires. qui seraient prêts néanmoins à accepter un étalement des loyers.
Cette fois le gestionnaire nous demande de faire une croix sur six à huit mois de loyers, en échanges de rien!
De son côté. Appart’City met en cause la crise sanitaire et le confinement. En mars. la société a fermé un bonne partie de sa centaine de résidences à travers la France. soit 13000 appartements appartenant à I0000 propriétaires. « Nous faisons tout pour honorer les loyers. mais c’est difficile ». dit-on au service communication. sans occulter les difficultés financières passées. « Depuis deux ans. la société a renoué avec de bons résultats. Les relations arec les propriétaires se sont apaisées. Mais depuis la crise du Covid-19 et toutes ces semaines d’inactivités, on a connu une perte de chiffre d’affaires importante. Mais on se bat pour aller chercher les clients. »
Ou leur demandera de nous rendre les clés
« Sur quelles bases nous demandent-ils huit mois sans loyer ? Le confinement est terminé depuis longtemps. Si on ne peut pas récupérer les loyers. on leur demandera de nous rendre les dés. Une clause dans le bail nous permet de changer de gestionnaire. affirme Salmi Lachgar. qui est certain du potentiel de cette résidence. Le bâtiment est atypique, il n’y pas de concurrence sur ce secteur. il y a des écoles avec des étudiants en face et le quartier est en pleine réhabilitation. » Depuis quelques semaines, deux appartements sont en vente sur le Boncoin, un de 20m² à 80100€, l’autre de 24m² à 78 000€. Pas sûr que or soit te bon moment pour trouver preneur.
La résidence toujours fermée Appart’City dit avoir rouvert une soixantaine de sites en France depuis le 8 juin, mais toujours pas Angoulême, en justifiant que l’Appart’City charentais « situé en ville fonctionne avec le tourisme d’affaires et que c’est une période compliquée pour ce type de résidence. Il n’y a pas de demandes. Nous réfléchissons à une ouverture début septembre». Une décision que les propriétaires ne comprennent pas, « Commentvont-ilsattirer des clients s’ilsne rouvrent pas ». s’interrogent Salmi Lachgar et Richard Duhoux. Qui ne comprennent encore moins que la résidence reste fermée pendant le Festival du film francophone qui se tiendra à Angoulême fin août !
Article paru le 17 juillet 2020 dans Charente libre de Christelle LASAIRES, ch.lasaires@charentelibre.fr
Le vote pour la désignation des membres du comité de suivi s’est achevé le 26 juillet dernier. Les résultats ont été annoncés dès le 27 juillet. Le Comité de suivi sera donc composé de :
Nathalie Hamet (FAPRAH)
Philip Pechayre.
Xavier Raher (FAPRAH)
Jean-Claude Serra (FAPRAH)
On peut noter que trois membres font partis de la FAPRAH. Le Comité, dont le rôle est décrit dans le nouveau bail, doit permettre d’avoir une vision sur la situation globale du groupe. En attendant les retours de ces délégués. Affaire à suivre….
Fin novembre, Appart’City nommait un nouveau Président du Directoire François SABATINO.
Après plus d’un mois à la présidence du groupe, les propriétaires ne peuvent que constater que les relations entre les propriétaires et Appart’city se dégradent.
Impossibilité des propriétaires de contacter Apparrt’City.
Impossibilité d’avoir les comptes de résidences.
Plus de réponses aux messages téléphoniques et aux mails.
Pour l’instant, Appart’City a payé dans les temps, mais les délais se rallongent. Faut-il voir dans ce manque de communication le retour au non paiement des propriétaires ? À SUIVRE….